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gene@lillie
3 novembre 2016

Un petit aperçu!

Au regard de 3 années investiguées, je parviens à vite dresser des statistiques.... On y va! 

 

Seuls 5% des enfants sont récupérés par leur mère et parents après avoir été abandonnés. 

Camembert Ratio enfants confiés et retrouvés par leur mère

 

 

Dans ces mères qui ont récupéré leur enfant, toutes, je dis bien toutes, sont issues d'une profession liée à l'exploitation du monde du textile. 

Je songe à l'offuscation exacerbée de Victor Hugo qui en 1851 dressait un terrible constat sur les réalités de vie de ces petites gens, ces larbins de l’industrie du textile, entassés dans les caves du quartier Saint Sauveur de Lille ! Je vous invite à vous rendre sur cette page suivante pour parcourir ces lignes poignantes, superbement horribles de vérité qui sauront mieux que moi rendre réelles ces conditions de vie plus qu’indignes ! : Victor Hugo et son plaidoyer intitulé "les caves de Lille

Toutes ces femmes sont  jeunes (Sur ces 3 années, la plus jeune  a 17 ans, la plus vieille 32 ans), isolées, vivant dans les secteurs de Lille Sainte Catherine, Lille dit Vieux-Lille de nos jours, Lille Saint Etienne ou encore des expatriées de communes voisines, d'autres des Flandres Belges.... Ces dentellières qui ont fait la richesse de Lille, Risjel! 

Certains sont abandonnés à peine nés, dans un amas de tissus hors d'usage comme cela est mentionné dans les registres. 

3 enfants sont issus des œuvres de prostituées dits des enfants de "fille"! 

Certains enfants sont abandonnés ave un billet mentionnant les circonstances de l’abandon tel que l’exemple parlant suivant : "Edemond né à 05h00 du matin, abandonné pour des circonstances malheureuses". D’autres ont été portés par de braves gens ayant trouvé un enfant abandonné dans la rue : « enfant trouvée sur une fenêtre de l'église, emmaillotée, envoyée au sous-préfet qui l'a fait envoyer au tour »

D'autres ont été entourés de grands soins. Enveloppés dans des tissus de soie ou d'indienne, dotés de trousseau de plusieurs bonnets, langes, capots et couvertures, voire de médaille d’argent. Certains dotés de leur extrait de naissance et donc nominativement reconnaissables, d'autres porteurs de leur acte de baptême... Encore d'autres accompagnés d'une moitié de carte dont l'autre pendant est conservé par des parents qui espèrent cet abandon provisoire.....

 

Et un taux de mortalité hautement accru après ces abandons... des familles nourricières, qui cumulent les accueils... Des actes de décès plus anonymes les uns que les autres, le numéro de matricule de l'enfant affiché, la peine d'être un enfant à la charge (apprécions ce terme) de la ville de Lille et de son Hospice... Et lorsque les parents n’ont pas confié une identité ou un prénom à l’enfant, seuls des prénoms lui sont attribués, dont certains sont ironiques « Fortunée », « Thérèse GUIDON », ou aux prénoms préconisés par les parents on attribue un patronyme moqueur : « Louis Joseph SAINT JEUDI » alors que dans le billet d’abandon les parents précisaient qu’ils espéraient grand soin de leur enfant confié à l’abandon, le jour du jeudi, étant issu d’une famille honorable !

Détrompez-vous si vous songez à la lecture de ces lignes que j’ai une dent contre ces agents en charge du recueil de ces enfants délaissés ! De ce que j’ai lu au travers de ces pages, de ce que je me suis nourrie comme documentations, ces personnes « salariées » pour prendre en charge ces enfants n’ont rien à envier. Une personne est postée au tour pour veiller, jour ET nuit à l’arrivée d’un enfant déposé. Quelle vie que celle de cueillir un petit être délaissé, au regard de cette époque, de la considération de ce qu’est un enfant (ou pas), dans les conditions de ce qu’était l’Hospice Général de Lille, de ce qu'était le début du 19° siècle! 

 

Pas de jugement ! Que de la désolation d’un bout à l’autre !

 

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